La conversation
La conversation
1998
70x70 Huile sur bois

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La Conversation , traite du paysage, d'un paysage irréel, invraisemblable, les codes perspectifs sont brouillés, un premier plan, un horizon, un ciel, mais pas de repères permettant de mesurer la profondeur de champ.

Le paysage est troué d'une mare à l'eau noire, la nuit a pénétré l'eau. L'étang garde en plein jour un peu de cette matière nocturne, un peu de ces ténèbres substantielles. Il devient noir marais où vivent les oiseaux monstrueux qui lancent leurs plumes comme des flèches ravageant les fruits du sol, se repaissant de chair humaine ; Bachelard parle aussi de la Mer des ténèbres – répandant l'effroi chez les marins. La profondeur qui donne à l'eau cette couleur d'encre est le réceptacle de nos terreurs nocturnes.
Quand vient le jour dans une couleur cuivrée, rougeoyante, on constate la désolation, des corps sont étendus à même le rocher, un animal verdâtre est embroché sur une branche, un poisson monstrueux émerge d'un gouffre. En tête à tête deux personnages vêtus de blanc, conversent, dans leur dos, un homme grossièrement habillé s'appuie sur une pierre, une bougie allumée sur la tête, à l'opposé marche un humain avec chat-enfant accroché dans le dos, un gnome tient un cochon en laisse. Un animal en armure fait face à un porc-épic dressé sur ses deux pattes de poulet, un ourson promène sa blancheur.
Du sommet d'une montagne se déverse une coulée de végétation, un fleuve de lave feuillue qui se termine par un visage grimaçant.
Autant la densité terrestre est forte, autant le ciel prend une allure immatérielle, des nuages argentés viennent adoucir les pics acérés de la montagne.